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[🎙À l'Écoute S2E3] Droits des minorités brésiliennes face à la politique dévastatrice de Bolsonaro

Dernière mise à jour : 13 avr. 2023

À l'Écoute est un podcast réalisé et produit par Skadi & Co, qui traite des paysages sonores d'ici et d'ailleurs.


À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous avons tenu à éditer un son enregistré par Skadi & Coen avril 2019. Lors d'une après-midi organisée par la compagnie Ici-Même [Gr] depuis le Train Fantôme à Grenoble et en live depuis Radio Campus Grenoble, la voix de quelques 300 communautés minoritaires au Brésil, ont résonné.


Fernanda Kaingang est une des premières avocates brésiliennes du sud du pays. Ce n'est pas par vocation qu'elle a étudié le droit. C'est parce que les peuples indigènes, dont elle est issue, le lui ont demandé. Cela fait maintenant 17 ans qu'elle dédie sa vie à la défense, au niveau national et internationale, de cette terre qu'est l'Amazonie - répartie sur plusieurs pays - où vivraient 420 tribus minoritaires.


Rencontre avec Fernanda Kaingang et Régina Trindade, pour donner la parole aux peuples autochtones brésiliens.



 

[AUDIO] Écoutez l'épisode de À l'Écoute sur les droits des minorités brésiliennes, avec Fernanda Kaingang et Régina Trindade, réalisée et produit par Skadi & Co

 

Perte de la biodiversité amazonienne

Le 1er Janvier 2019, Jair Bolsonaro accède au pouvoir au Brésil.

Il déclare très rapidement après son élection vouloir partir à l'assaut des richesses de l'Amazonie, comme le rapporte un article du National Géographie écrit par Scott Walace


Au cours de sa campagne, Bolsonaro a promis de revenir sur les protections dont bénéficient la forêt tropicale et sur les indigènes, ce qui préoccupe particulièrement les chefs autochtones et les militants écologistes.

Les principales zones de biodiversités au Brésil se trouvent dans la forêt amazonienne.

Cette zone de 7, 4 millions de kilomètres est en danger. Elle a déjà perdu 20% de son territoire total, affectant la formidable biodiversité présente. En cause, la déforestation effectuée pour remplacer les forêts par des monocultures, notamment de soja, mais aussi des champs de blés. Par ailleurs, l'agriculture brésilienne utilise beaucoup de produits néfastes pour la santé et la nature, comme le glyphosate.

Une situation qui préoccupe la communauté internationale.







Violences envers les minorités brésiliennes

Au-delà de la perte du poumon de notre planète et d'un formidable écosystème regroupant 30'000 plantes différentes, il se joue aussi l'avenir des minorités autochtones.

Habitée depuis au moins 11.000 ans, l'Amazonie compte aujourd'hui 34 millions d'habitants, dont les deux tiers sont citadins. Mais elle abrite également près de trois millions d'Indiens, qui forment quelque 420 tribus, selon l'OTCA. Une soixantaine d'entre elles vivent dans un isolement total. Le plus célèbre de leurs représentants est sans nul doute le chef indien brésilien, de la tribu kayapo, Raoni Metuktire, grande figure de la lutte contre la déforestation.

Dans un article du 18 janvier 2021, Yvan Du Roy tire pour Bastamag un bilan catastrophique des deux premières années de mandats de Jair Bolsonaro, notamment pour les peuples indigènes, qui vivent dans la forêt amazonienne :

L’expansion de l’agrobusiness se traduit aussi par l’intensification des pollutions. « L’importation et l’utilisation de produits phytosanitaires est en constante augmentation, faisant du Brésil le premier pays consommateur de pesticides par hectare au monde, note le baromètre. 674 nouveaux pesticides ont été approuvés sous le gouvernement Bolsonaro, un record. Approuvés sans débat ni consultation, 88 % de ces nouveaux produits sont pourtant considérés comme dangereux pour l’environnement (...), entraînant un appauvrissement des sols, une contamination des cours d’eau, la disparition de la biodiversité et des risques pour la santé des populations (empoisonnements, développement de maladies et malformations, etc.). » Les communautés autochtones – plus de 300 sont recensées dans le pays – sont en première ligne face à ces injustices environnementales. Elles sont confrontées à une augmentation considérable des invasions de leurs terres et de l’exploitation illégale de ressources, souvent implicitement encouragées par le gouvernement. Les processus de démarcation de terres des communautés autochtones, qui permettent de rendre illégales toutes tentatives d’intrusion ou de privatisation par des entreprises, sont gelés ou remis en cause par le gouvernement.

 

[AUDIO] Écoutez la chronique "Les Audacieuses" sur l'exploratrice Anita Conti, réalisée par Skadi & Co, produit par la Casemate Grenoble.


 

Contexte de l'enregistrement

En avril 2019, pour faire entendre la voix des minorités autochtones, Daiara Tukano, Jaider Esbell et Fernanda Kaingang partent à l'assaut de l'Europe de l'Ouest. Au cours d'un voyage de quatre semaines, elles parcourent 6 pays et font 14 escales dans différentes villes. Leurs objectifs ? Alerter sur les conditions des minorités brésiliennes, en proie à la folie de Bolsonaro.

Nous sommes mondialement confronté.e.s à une crise des droits humains couplée à une crise environnementale d’une ampleur gigantesque. Le Brésil les exemplifie. Il vit actuellement une vague de retours en arrière : en matière de relations de genre, de droits des femmes, de droits des LGBTQ, de droits du travail, de droits environnementaux et de droits des peuples indigènes. Ces derniers sont plus que jamais attaqués.
[...]
Quel est le rôle des peuples autochtones dans ce panorama ? En tant que peuples originaux, peuples anciens dont les cultures subsistent, survivants, résilients, face à un processus colonial de plus de 500 ans, et face au capitalisme mondial toujours plus sauvage et violant toujours plus les droits humains. Nous, peuples indigènes, nous ne parvenons jamais à nous détacher de notre territoire, de nos forêts, parce que notre relation avec notre culture, notre vision du monde, notre spiritualité, nous place dans un autre modèle de relation avec la vie et avec tout ce qui existe. C’est pour cela qu’au Brésil, et dans d’autres parties du monde, les territoires indigènes délimités et reconnus, sont aussi de grands espaces de préservation de la biodiversité environnementale mais aussi celle des cultures et des façons de penser. Le Brésil compte 305 peuples autochtones qui parlent 274 langues. 65 peuples d’entre eux se situent en isolement volontaire et sont menacés d’extermination par des entreprises agroalimentaires, forestières et minières.
[...]
Nos expressions culturelles, nos chants, nos danses, nos graphismes, les connaissances et les actions de nos maîtres : chamans, tuxauas, xamãs, kujäs sont cibles d’appropriations et détournés par les droits de propriété intellectuelle sans respecter le consentement libre, préalable et éclairé mais aussi la distribution juste et équitable des bénéfices multimillionnaires que les grandes industries refusent de partager.

Pour aller plus loin : les ressources utilisées pour cet article

- L'Amazonie en chiffres, août 2019, Cnews.

- Une indigène contre Bolsonaro, août 2019, Amnésity international.

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